Selon le Mouvement des ETI, le seuil de 100 millions d'euros de la taxe Zucman "cible spécialement les ETI", "le coeur du tissu industriel, constitué à 70% d'entreprises familiales".

( AFP / FRED TANNEAU )
Une taxe "contre le Made in France". Dans un communiqué offensif, l'organe représentatif des entreprises de taille intermédiaire (ETI) a sonné l'alarme face au projet de taxe Zucman, qui pourrait "tuer le secteur". Le Mouvement des ETI (METI) dénonce à son tour le projet de taxe Zucman, qui prévoit d’imposer à 2% les patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros, y compris les actifs professionnels . Ce en quoi, estime le METI, "elle est pire que l'ISF", l'impôt de solidarité sur la fortune remplacé en 2018 par l'Impôt sur la fortune immobilière (IFI).
Les ETI - une catégorie créée en 2008 - sont les entreprises avec 250 à 4.999 salariés et ayant un chiffre d'affaires ne dépassant pas 1,5 milliard d'euros. On en compte 7.200 en France, selon les chiffres du METI, engendrant 1.380 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Elles représentent 25% de l'emploi et un tiers des exportations du pays.
"Taxe tueuse"
Le METI estime que la taxe Zucman est "contre le made in France", qui serait "la seule à l'appliquer". Pour les ETI "rentables", la taxe contraindrait à "une distribution massive de dividendes afin de permettre aux actionnaires de s'acquitter de l'impôt", entraînant "un assèchement des fonds propres de l'entreprise qui freinera l'investissement, et l'emploi" notamment, et "une perte dramatique de compétitivité dans une concurrence mondiale féroce", alerte le METI.
Avec cette taxe "tueuse d'ETI", il s'attend à "des ventes forcées d'ETI aux Etats-Unis ou à la Chine", ce qui reproduirait "en pire ce qui s'est passé dans les années 1980-1990, où plus de 1.000 entreprises leaders sur leur marché mondial ont été rachetées". "Il serait inexcusable" de commettre les mêmes erreurs, selon le mouvement. Le METI met enfin en avant "des conséquences sociales "en cascade", rappelant que les ETI sont souvent implantées dans les villes moyennes et les villages, et que s'attaquer à elles, "c'est détruire la cohésion sociale", avec le risque de "créer les horreurs sociales de demain".
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